Considéré comme un fléau par de nombreuses civilisations, la lèpre se définit comme une maladie infectieuse, responsable de nombreuses morts (Inde, Chine) à l’échelle de la planète. Elle est également dénommée sous l’appellation de « maladie du Hansen ».
Connue depuis la nuit des temps et engendrant dans la plupart des cas l’exclusion du contaminé du reste de la société, elle provoque de nombreuses lésions aux nerfs périphériques, de la peau, des voies respiratoires, mais également des yeux.
L’agent responsable de ce fléau sanitaire est un bacille (petit bâtonnet) nommé Mycobacterium leprae, particulièrement présent et virulent notamment dans le Proche-Orient et en Afrique du Sud.
Les différentes formes de cette maladie douloureuse
D’une manière générale, il subsiste deux formes uniques de cette maladie chronique :
– Paucibacillaire (jusqu’à 5 lésions cutanées)
– Multibacillaire (+ de 5 lésions)
L’agent infectieux se développe lentement dans le métabolisme de son hôte, pouvant étirer la période d’incubation de la maladie sur de nombreuses années (de 2 à 10 ans ou 20 ans).
Débutant par une « lépride », les symptômes initiaux de la maladie sont donc jugés impressionnants au vu des sévères mutilations constatées :
– Des lésions cutanées (présence de plaques douloureuses, engendrant une dépigmentation avérée), apparition possible d’excroissances, de picotements.
– Épaississement de l’enveloppe corporelle, une inflation progressive des nerfs périphériques.
– Affaiblissement musculaire aggravé pouvant aller jusqu’à la paralysie à la fois des mains et des pieds.
– Gêne oculaire entraînant à long terme une cécité totale et définitive.
– Anesthésie cutanée constatée : le sujet ne ressent plus la douleur.
Deux types de maladie chronique
Rapidement pris en charge par professionnel de la santé, la lèpre guérit en effet en deux années. Dans le cas contraire, la maladie évolue différemment selon les défenses immunitaires du patient :
– Une lèpre « tuberculoïde » non-contagieuse
– Une lèpre « lépromateuse » contagieuse
Concernant la lèpre tuberculoïde, ce sont généralement des symptômes généraux, dominés par des atteintes nerveuses. Les terminaisons nerveuses les plus endommagées sont les suivantes : le radial, le médian, etc. L’anesthésie et les fourmillements sont signalés. Ces premiers dommages s’accompagnent de troubles moteurs handicapants, comme des déficits musculaires et un affaiblissement général. Enfin, des troubles trophiques peuvent se manifester (altération squelettique, fonte musculaire, etc.).
Pour la lèpre lépromateuse, les premières lésions sont dites des « lépromes ». Elles attaquent, avec force et douleur, le front, les arcades, certains membres. Celles-ci peuvent aboutir à la rupture totale de la cloison nasale. Les atteintes neurologiques, le cartilage et les os sont grandement touchés. En définitive, des douleurs viscérales sont constatées aux appareils génitaux, aux ganglions, au foie.
Les sujets les plus contagieux, dangereux sont ceux infectés par la forme dite « lépromateuse » puisqu’ils éliminent les agents pathogènes dans leurs sécrétions nasales et buccales.
Tenace, la lèpre prolifère et se renforce dans des conditions de vie, jugées mauvaises et inacceptable pour tout être humain (hygiène déplorable, promiscuité avérée, etc.). D’ordinaire, elle évolue grâce à des poussées successives et extensives. Cela peut aboutir à la mort en 10 ou 20 ans.
Guérir la lèpre : traitement, études
Aujourd’hui et selon une étude soutenue par l’OMS, cette maladie infectieuse touche environ 3 millions de personnes dans le monde entier. Majoritairement localisée en Afrique, en Asie et en Amérique latine, la lèpre demeure en effet un problème d’intérêt majeur et doit être combattue, endigué avec force et rigueur.
L’ensemble des pays ci-dessus concentre à eux seuls 88 % des nouveaux cas recensés : Brésil, Népal, République du Congo et du Mozambique. Néanmoins, grâce à la détermination de nombreux médecins et professionnels de la médecine et de la santé, environ 12 millions de personnes infectées ont pu être guéris et la maladie a quasiment disparu de ces pays.
Il a été démontré que l’être humain est un réservoir naturel. La bactérie s’en sert donc pour se développer et se propager. Fort heureusement, la lèpre est très peu contagieuse. Sauf si l’individu contaminé est en contact étroit et prolongé avec une personne saine.
Pour lutter contre ce fléau, il existe un traitement efficace (6 à 12 mois), préconisé par l’OMS depuis 1981, et reposant sur la polychimiothérapie. Il se compose de trois antibiotiques : dapsone, rifampicine et clofazimine.