Pokémon Go a introduit le jeu de réalité augmentée (RA) auprès des masses, mais la technologie qui se cache derrière le jeu a également des applications très sérieuses dans la technologie orthopédique. Le médecin et chirurgien orthopédiste Thomas Le Carrou nous en parle.
La réalité augmentée dans la salle d’opération
La réalité augmentée est un affichage qui combine le monde réel et le monde virtuel. Elle permet de combiner des images numériques ou des informations de planification préopératoire avec la vision du monde réel du chirurgien orthopédiste. « Cette technique donne aux chirurgiens la « vision aux rayons X » de Superman sans utiliser d’appareil à rayons X, leur permettant de visualiser des parties de l’anatomie du patient qui ne sont généralement pas exposées lors d’une procédure chirurgicale » décrit le médecin Thomas Le Carrou.
Dans le monde de la réalité virtuelle des ordinateurs, les joueurs vidéo entrent visuellement dans des mondes simulés sans quitter leur environnement physique. Aujourd’hui, les chercheurs ont commencé à utiliser la même technologie pour obtenir des vues anatomiques intimes.
La technologie de la RA s’appuie sur des plateformes de navigation assistée par ordinateur. Cette technologie peut être considérée comme la prochaine génération de systèmes de navigation par ordinateur, car elle pourrait révolutionner la médecine orthopédique et d’autres domaines spécialisés.
Thomas Le Carrou parle de la réalité virtuelle pour la chirurgie orthopédique
Les nouveaux pilotes s’entraînent sur des simulateurs de vol avant de piloter leur premier 757. Les scientifiques font des expériences sur des animaux avant de donner leur nouveau médicament aux patients et les jeunes médecins chirurgiens pratiquent leurs premières opérations sur… de vraies personnes
L’idée d’apprendre à opérer un patient virtuel – l’équivalent chirurgical du simulateur de vol – existe depuis des décennies, mais ce n’est que récemment que la technologie virtuelle est devenue suffisamment puissante pour que les simulateurs de chirurgie deviennent une option pratique.
Thomas Le Carrou souligne que les appareils les plus récents sont dotés de systèmes de rétroaction tactile qui permettent aux chirurgiens en exercice non seulement de voir et d’entendre leurs patients virtuels, mais aussi de ressentir la sensation de presser un scalpel contre un muscle ou de percer un os.
Imprimantes 3D : L’avenir de la technologie orthopédique
L’intérêt pour les imprimantes 3D est encore assez récent, alors que de nombreuses entreprises se sont lancées dans l’activité pour amorcer un boom qui, assez vite, allait entrer dans le domaine médical avec des réalisations qui sont entrées dans l’histoire. Les études en médecine laissent présager des progrès encore plus importants, en plus des impressions pour les prothèses dentaires, les tissus, les organes humains et les médicaments…
« Au-delà de cette réalité, les imprimantes 3D réduisent considérablement le coût de la prothèse, permettant de produire des pièces de manière totalement personnalisée, en fonction des besoins de chaque patient explique Thomas Le Carrou. Ce type de production apporte une plus grande flexibilité et précision, réduisant les risques et rendant la récupération plus rapide et meilleure pour le patient.
Bioimpression
Une autre utilisation des imprimantes 3D est la bio-impression, qui consiste à fabriquer des tissus, de la peau, de petites pièces et même des organes. Les organes imprimés peuvent résoudre les longues files d’attente pour les transplantations et être utilisés pour le dépistage des drogues, évitant ainsi les tests controversés sur les animaux. Les tissus imprimés peuvent être utilisés, par exemple, dans la reconstruction du sein pour les femmes qui ont eu un cancer du sein.
Mais ces types d’imprimés sont plus complexes, car des cellules vivantes sont utilisées et doivent également rester vivantes après l’impression.
Chirurgie robotique : La nouvelle réalité de la technologie orthopédique
La chirurgie robotique est une méthode permettant d’effectuer des interventions chirurgicales à l’aide de très petits outils fixés à un bras robotisé. Selon Thomas le Carrou, ce type de chirurgie vise à la fois à améliorer la capacité des chirurgiens orthopédistes à pratiquer une chirurgie ouverte et à surmonter les limites des procédures chirurgicales préexistantes peu invasives.
Malgré le délai (appelé « latence ») entre les instructions données par le chirurgien et le mouvement du robot qui répond aux instructions, la chirurgie robotique permet d’obtenir un degré de précision et d’exactitude beaucoup plus élevé.